Oublier le tabac : comme une paramécie

« Pour tout ceux qui n'y arrive pas...Oublier le tabac par l'hypnose » Éditions Albin Michel
Docteur Jean-Marc Benhaiem

La pratique de l'hypnose nous montre que le salut n'est pas dans la pensée mais dans le corps. Pour le projet de sauver le corps de l'emprise du tabac, la solution n'est pas dans l’approfondissement d'une réflexion dans la recherche des causes dudit tabagisme qui tourne souvent à la rumination et à la culpabilisation. La solution est animale et , à l’extrême, elle est non cérébrale.
Quand on observe une paramécie (organisme unicellulaire simple qui n'est qu'un corps sans cerveau) dans son milieu aquatique, on remarque qu'elle s'enfuit dés qu'elle détecte des signes de danger (variations brusques de température, vibrations excessives, contact d'un objet contondant), en se déplaçant vers un lieu plus sûr, plus tempéré, plus calme. Cette créature dépourvue de cerveau se comporte comme régie par des processus émotionnels. L'aptitude à réagir de cette façon n'est pas apprise, elle est contenue dans la machinerie génétique qui se trouve au sein de la paramécie dépourvue de cerveau. Cela montre que la nature s'est, depuis toujours, souciée de fournir aux organismes vivants les moyens de réguler et de préserver leur vie de façon automatique, sans se poser de questions, sans avoir besoin de penser.
Les processus de survie ne dépendent pas de la pensée mais d'un sens inné biologique inscrit dans les cellules les plus rudimentaires.
Quand on interroge les fumeurs sur leurs premières expériences de consommation de tabac, ils rapportent la survenue de nausées, de toux irritative et de vertiges après l'inhalation. Ces signes témoignent assurément de l'incompatibilité entre le corps et le tabac. Ces effets pénibles qui suffiraient à faire fuir la paramécie peuvent être parasités chez les humains. De nombreux liés au social et au familial peuvent perturber la répulsion naturelle pour le tabac et faire qu'une personne s'en approche au lieu de s'en éloigner. Si une cellule qui ne pense pas , faute de cerveau, parvient à bien s'orienter contrairement aux humains qui eux disposent d'un cerveau, il nous faut accuser le cerveau et la pensée d'être responsables de notre désorientation.
Pour en guérir, les humains doivent donc mettre leur pensée en pause technique. Cette mise à l'écart temporaire de l'intellect est une des fonctions principales de l'hypnose qui rend possible l'expression du sensoriel.
La ressource consiste à utiliser des expériences engrammées, comme imprimées, dans le corps pour rétablir une distinction entre ce qui est une menace et ce qui est vital.
L'âge, l'ancienneté et la gravité de l'intoxication tabagique n'enlèvent rien à la capacité d'utiliser ses propres ressources et de retrouver confiance en soi.

Il ne faut pas arrêter de fumer pour vivre plus longtemps mais pour que chaque instant que vous vivez soit plus agréable.